Une rare trouvaille : localisation primaire d’un kyste hydatique au niveau des muscles adducteurs droit - 08/06/24
Résumé |
Introduction |
Quatre espèces d’Echinococcus, dont E. granulosus et E. multilocularis, sont responsables d’infections humaines. E. granulosus est principalement associé à l’hydatidose humaine. Bien que la localisation musculaire soit rare, elle peut survenir, même dans les régions endémiques où la prévalence est inférieure à 3 %. Nous partageons notre expérience dans le diagnostic d’un kyste hydatique dans le muscle adducteur, soulignant l’importance de considérer cette infection zoonotique dans le diagnostic différentiel des masses musculaires, en particulier dans les zones endémiques.
Observation |
Une patiente de 78 ans, en rémission complète d’un lymphome de Hodgkin stade 4 pulmonaire traité par chimiothérapie en 2013, a été référée en consultation de maladie infectieuse pour une masse indolore dans la cuisse droite. La résidence de la patiente dans une zone rurale du Maroc, associée à des contacts fréquents avec des chiens et à l’élevage de moutons, a suscité des préoccupations quant à une possible infection parasitaire.
La patiente a présenté un gonflement progressif de la cuisse droite pendant un an, sans antécédents de traumatisme, et a maintenu un état général stable sans fièvre. L’examen physique a révélé une masse bien délimitée de 10×5cm sur la partie postéro-interne de la cuisse droite, sans signes inflammatoires locaux ni adénopathie régionale.
Les investigations par TDM C TAP ont identifié une masse liquidienne au niveau des muscles grands et courts adducteurs droits, avec un contact intime de la diaphyse fémorale. Le TEP scan a confirmé une masse liquidienne cloisonnée, modérément hypermétabolique (SUV : 2,0). La sérologie de l’Echinococcus par Elisa est revenue positive (11,54NTU), confirmant le diagnostic de kyste hydatique.
Les investigations complémentaires n’ont pas révélé d’autres localisations. Le kyste hydatique du muscle adducteur a été classé comme une hydatidose musculaire primitive. La patiente a refusé une intervention chirurgicale et a été traitée médicalement avec de l’Albendazole, mais a été perdue de vue après le traitement.
Discussion |
Dans l’échinococcose kystique, le foie est l’organe le plus fréquemment affecté, suivi des poumons. Les localisations moins courantes incluent la rate, la peau, les muscles, les reins, le rétropéritoine, les os, le cœur et le cerveau. Les kystes hydatiques primaires dans les muscles squelettiques sont rares en raison des obstacles anatomiques. Le diagnostic repose sur des techniques d’imagerie telles que l’échographie, la tomodensitométrie et l’IRM. La sérologie est souvent utilisée pour confirmer le diagnostic. Dans ce cas, le diagnostic a été établi par des examens radiologiques et des tests sérologiques. Étant donné que la présentation des kystes hydatiques peut ressembler à des tumeurs des tissus mous, il est crucial d’exclure ce diagnostic avant toute intervention diagnostique invasive, en particulier dans les zones endémiques.
Conclusion |
Dans les zones endémiques, il est essentiel de considérer la possibilité de la maladie hydatique lors du diagnostic des masses musculaires, indépendamment de leur localisation qui doivent être confirmés par des examens radiologiques et des tests sérologiques.
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Vol 45 - N° S1
P. A208 - juin 2024 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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